Sujet :
Le discours constitue-t-il une arme efficace pour défendre la liberté ?
⚒️ Introduction type (structure à suivre)
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Accroche : Une citation ou situation emblématique :
Ex. : « Je n’ai que ma plume pour combattre vos chaînes » – on pense à Voltaire, à La Boétie ou aux discours des dissidents. -
Définition des termes :
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Discours : usage du langage articulé pour convaincre, mobiliser, dénoncer.
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Liberté : pouvoir d’agir selon sa volonté sans contrainte arbitraire.
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Arme efficace : moyen de défense ou d’action capable de produire un effet réel.
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- Thèse 1 & 2
On peut penser que c'est une arme efficace pour défendre la liberté, en effet, c'est un discours qui marque les esprits. Cependant, d'autres aspects existent comme les qualités d'écriture de l'auteur qui peuvent masquer le combat engagé.
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Problématisation :
Le discours peut éveiller les consciences, mais face aux violences du pouvoir, est-il vraiment un moyen suffisant ? Le langage peut-il plus que la force ? -
Annonce du plan :
Nous verrons d'abord en quoi le discours est une arme puissante pour défendre la liberté, avant d’interroger ses limites, puis d’envisager la possibilité d’un humanisme nouveau fondé sur le pouvoir du langage.
🟦 I. Le discours de La Boétie est une arme efficace pour défendre la liberté
1. Il dévoile les mécanismes de la servitude volontaire
🔹 Justification : La Boétie montre que le tyran ne détient aucun pouvoir sans le consentement des sujets : « qui ne pourrait leur faire aucun mal s’ils ne voulaient bien l’endurer ».
➡ Cette révélation donne au lecteur la clé d’un renversement : la liberté est déjà en nous, si nous cessons d’obéir.
2. Il inverse le regard sur l’obéissance comme normalité
🔹 Justification : Le paradoxe d’un « million d’hommes […] la tête sous le joug » face à un seul tyran frappe par son absurdité, ce qui provoque un choc intellectuel.
➡ En dénonçant cette aberration, le discours agit comme une prise de conscience.
3. Il s’adresse au jugement rationnel, non à la violence
🔹 Justification : La Boétie ne prêche ni la révolte, ni le sang, mais la lucidité : « il ne pourrait leur faire aucun mal s’ils ne voulaient bien l’endurer ».
➡ Le discours est ici une arme pacifique, fondée sur le raisonnement.
🟧 II. Mais ce discours montre aussi les limites de son efficacité
1. Il est abstrait et idéaliste, éloigné de l’action
🔹 Justification : La Boétie affirme que « le tyran seul n’a de puissance que celle qu’ils lui donnent », sans prendre en compte les réalités socio-politiques (répression, pauvreté, ignorance).
➡ Le discours ne propose aucun levier concret de libération.
2. Le texte repose sur une contradiction performative
🔹 Justification : Il exhorte à ne plus obéir… tout en s’adressant à un peuple déjà soumis.
➡ Cela limite son efficacité auprès de ceux qui ont perdu l’habitude de penser librement.
3. L’absence de destinataire explicite affaiblit son impact
🔹 Justification : Le texte est une méditation générale sans situation d’énonciation claire. Il ne prend pas appui sur un événement ni un peuple précis.
➡ Il est donc philosophique plus que politique, ce qui limite sa fonction d’« arme ».
🟩 III. Le discours comme élan humaniste
1. Ce discours ouvre une voie vers la critique moderne du pouvoir
🔹 Justification : Il annonce Rousseau (le contrat social), Foucault (le pouvoir comme relation), ou encore Orwell (la servitude par l’idéologie).
➡ Il crée une tradition de soupçon, fondamentale pour penser la liberté.
2. Il assume une pédagogie de la désobéissance civile
🔹 Justification : Sa radicalité inspire plus tard Gandhi, Thoreau ou Étienne de La Ligue.
➡ La lucidité douloureuse qu’il provoque est un point de départ, pas une fin.
3. La langue même du discours est un modèle d’émancipation
🔹 Justification : La force rhétorique (antithèses, paradoxes, rythme) est une démonstration de liberté. Le discours est forme et fond d’un esprit libre.
➡ Lire ce discours, c’est déjà exercer son jugement, et donc s’émanciper.